J’ai longtemps cru que le planificateur de mots clés de Google Ads, c’était uniquement pour ceux qui brûlent du budget en publicité. Le truc des annonceurs qui optimisent leurs campagnes avec des dashboards à quinze onglets.
Sauf que non.
Cet outil gratuit — oui, gratuit si vous avez un compte Google Ads, même sans dépenser un centime — peut devenir un vrai levier pour votre stratégie SEO. Il vous donne accès aux données de recherche directement depuis Google : volumes, saisonnalité, mots clés longue traîne. De quoi comprendre comment vos clients cherchent réellement vos produits ou services, et éviter de bosser pendant des semaines sur des mots clés que personne ne tape.
Mais attention, l’outil de planification des mots clés a aussi ses angles morts. Il ne vous dit pas si un mot clé est facile ou ultra-compétitif en SEO, ni qui ranke déjà en première page de Google. Alors aujourd’hui, je vous montre comment je l’utilise moi : ce qu’il fait bien, où il bloque, et comment combler les trous avec d’autres outils gratuits ou payants comme SEMrush.
- Ce que peut faire le planificateur de mots clés pour le SEO
- Comment utiliser le Keyword Planner
- Les forces et faiblesses de l’outil
- Alternatives gratuites pour la recherche de mots clés
- Outils payants : quand passer à la vitesse supérieure
- Et après ? Où placer vos mots clés sur votre site
- Questions fréquentes
Ce que peut faire le planificateur de mots clés pour le SEO
L’outil de planification des mots clés fait partie des classiques du marketing digital. Il est intégré à Google Ads, accessible gratuitement et souvent le premier réflexe quand vous cherchez des idées de mots clés. À l’origine, l’outil sert à préparer des campagnes publicitaires, mais il s’avère aussi très utile en référencement naturel.
Une fois ouvert, vous vous retrouvez vite devant des listes interminables de requêtes, des volumes moyens, des enchères, des niveaux de concurrence. La question qui suit est assez récurrente : “Qu’est-ce que je fais de tout ça pour mon SEO ?”. L’enjeu n’est pas d’exploiter chaque ligne, mais de repérer les données utiles, de garder les bons mots clés et de comprendre comment les utiliser.
Le planificateur peut vous aider à élargir votre vision d’un sujet, à détecter des angles auxquels vous n’auriez pas pensé et à éviter de travailler des mots clés que personne ne tape. Il s’intègre alors dans une démarche plus globale : comprendre la manière dont vos clients cherchent vos produits et vos services, puis construire vos contenus autour de cette réalité.
Comment utiliser le Keyword Planner ?
Selon moi, le planificateur ne vient qu’en deuxième voire troisième étape dans la phase de recherche des mots clés stratégiques. Avant de l’utiliser, vous devez avoir une pré-liste de mots clés.
Etape 1 : préparer une pré-liste de mots clés vraiment utile
Le réflexe classique, c’est d’ouvrir le planificateur trop tôt. Vous tapez “diagnostic immobilier”, “création site internet”, “coach sportif” et vous espèrez que Google va faire le travail à notre place.
En pratique, l’outil donne de meilleurs résultats si vous arrivez avec un minimum de travail préparatoire.
Cela suppose d’avoir brainstormé, analyser la concurrence, écouter votre artisan parler de son métier, votre e-commerçant de ses produits, etc. Jetez un œil sur quelques concurrents bien positionnés dans Google. Le but n’est pas de tout copier, mais d’observer les mots qui reviennent dans leurs titres, leurs menus, leurs pages de services ou leurs catégories.
Pour optimiser l’efficacité du planificateur, vous allez organiser la pré-liste par gamme de produits, de prestations ou autres avant de l’introduire dans le planificateur.
Exemple avec une entreprise de diagnostics immobiliers
Imaginons un instant une entreprise de diagnostics immobiliers. Dans son jargon commercial, elle offre des prestations de : diagnostic immobilier, diagnostic amiante, diagnostic électricité, performance énergétique…
Préparez alors une mini pré-liste de mots clés par type de prestation plutôt que de les introduire en vrac dans le planificateur de mots clés : vous gagnerez ainsi en pertinence des résultats et en efficacité quitte à copier-coller d’un fichier Excel à un autre ensuite.
Au lieu de tout mélanger, préparez une mini liste par type de prestation. Par exemple, pour la partie performance énergétique :
- Performance énergétique
- Diagnostic de performance énergétique
- Diagnostic DPE
- Certificat performance énergétique
- Bilan énergétique maison
Ce découpage par “thématique” vous aidera ensuite à organiser vos résultats, structurer vos pages et vos futurs contenus.
Etape 2 : utiliser le planificateur pour enrichir et prioriser vos idées
Une fois votre pré-liste prête, vous pouvez passer à Google Ads.
Lancer une recherche d’idées de mots clés
Tout d’abord, choisissez la première option proposée dans le planificateur de mots clés, c’est à dire trouver de nouveaux mots-clés :
Choisissez « commencer avec des mots clés » plutôt que « commencer avec un site »
Dans Google Ads, ouvrez le planificateur de mots clés et choisissez l’option qui vous propose de trouver de nouvelles idées à partir de mots clés. Saisissez les expressions de votre pré-liste, sélectionnez la zone géographique (par exemple, France) et la langue (français), puis validez.
L’outil affiche alors une liste de suggestions avec plusieurs colonnes :
- un volume de recherche moyen mensuel,
- un niveau de concurrence (faible, moyen, élevé) pour Google Ads,
- des estimations de coût par clic (enchères basse et haute).
Ces données sont conçues pour la publicité, mais elles restent indicatives pour le SEO. Un mot clé avec un volume totalement nul, une concurrence très faible et un coût par clic minuscule reflète souvent un sujet peu recherché ou peu rentable. À l’inverse, un volume correct combiné à des enchères élevées signale un intérêt économique fort, donc un potentiel intéressant si votre offre correspond.
Vous pouvez cliquer sur le petit graphique bleu qui illustre la variation du nombre moyen de recherches mensuelles et vous verrez alors les données chiffrées pour les 12 derniers mois.
Pour certains secteurs, cette courbe raconte déjà une histoire : une montée en puissance progressive, une forte saisonnalité, un intérêt stable. C’est utile pour prévoir des contenus à publier au bon moment, ou pour repérer des sujets qui se démodent.
Exporter les volumes de recherche des mots clés pour travailler à tête reposée
Pour trier efficacement, exportez les résultats dans un tableur. Vous disposez alors d’un fichier où chaque ligne correspond à un mot clé, avec ses indicateurs :
- Le volume moyen de recherche mensuel
- Le qualificatif du niveau de concurrence (faible, moyen, élevé)
- Le niveau de concurrence chiffré (plus la note est proche de 100, plus les annonceurs utilisent ce mot clé). C’est donc un bon indicateur de la convoitise des annonceurs.
- Une estimation d’enchère basse, autrement dit de coût par clic pour le mot clé en Adwords.
- Une estimation d’enchère haute.
- Le détail mois par mois des volumes de recherche des douze derniers mois
À partir de ce fichier, l’idée est de faire ressortir quelques groupes stratégiques :
- des mots clés directement liés à vos offres,
- des requêtes qui peuvent devenir des sujets d’articles,
- des expressions trop génériques ou trop vagues, à mettre de côté ou à garder pour plus tard.
Le planificateur propose déjà des regroupements par “idées de groupes d’annonces”. Cette logique est conçue pour Google Ads, mais elle peut inspirer la structuration de vos contenus : une page de service, plusieurs articles complémentaires, une FAQ dédiée, etc.
Point sur les variations mensuelles de volume de recherche sur les mots clés
Comme indiqué plus haut, pour visualiser les variations de volumes de recherche sur les douze derniers mois, passer la souris sur le petit symbole « graphe », vous verrez alors apparaître un graphique avec les données statistiques disponibles. Ces données sont justement exportables dans le fichier Excel.
Dans l’exemple illustré ci-dessus, il y a évidemment plus de recherches pour une huile de bronzage en juin. Deux points d’attention du coup :
- Ne pas écarter immédiatement un mot clé dont le volume de recherche moyen est faible car il peut en réalité avoir un volume de recherche pic très élevé un ou deux mois de l’année.
- Penser à planifier un article de blog à partir d’une thématique saisonnière, en identifiant les bons mots clés « bronzer en sécurité » ? « se protéger du soleil » ?
Dans le cas du diagnostic immobilier, il s’agit de repérer par exemple s’il y a un moment plus propice pour publier une information sur les obligations d’effectuer un diagnostic à la vente d’un bien immobilier. Je pourrais vérifier par exemple s’il y a plus de ventes immobilières en juin, juillet (période de mutations professionnelles) et si les propriétaires de biens immobiliers anticipent pour se renseigner sur les obligations légales en terme de diagnostics.
Trouver les mots clés qui convertissent le plus !
Dans le fichier Excel, la note de concurrence est chiffrée entre 0 et 100. Plus elle est proche de 100, plus il y a d’annonceurs qui placent des enchères sur le mot clé.
Je m’éloigne un peu du référencement naturel point de vue positionnement dans les SERP pour anticiper et penser conversion ou rendement.
En effet, une façon d’interpréter cette information est de penser que les annonceurs optimisent leurs campagnes régulièrement (du moins on l’espère) et qu’ils se concentrent donc sur les mots clés qui convertissent le mieux.
Au moment de trier vos mots clés dans votre fichier Excel, gardez donc un œil sur la colonne concurrence !
Les forces et faiblesses de l’outil de planification
Le planificateur a des atouts, mais aussi des angles morts qu’il faut connaître.
Les avantages du Google Keyword Planner
Pour un site qui débute, ou pour une première exploration d’un sujet, il reste pratique pour :
- Obtenir un ordre de grandeur des volumes de recherche sur un ensemble d’expressions,
- Repérer les variantes de formulation que vous n’aviez pas en tête,
- Identifier des thématiques saisonnières et organiser un calendrier éditorial (par exemple, thèmes liés à l’été, aux fêtes, aux périodes de vente immobilière).
Quand on n’a jamais travaillé son SEO, voir des volumes, même approximatifs, aide déjà à comprendre où se situent les principaux enjeux de visibilité. Certaines expressions, que l’on croyait centrales, apparaissent très peu recherchées. D’autres, auxquelles on ne pensait pas, génèrent un volume intéressant.
Il est également pratique pour capter des variations de langage : singulier, pluriel, formulations courtes ou longues, ajout d’une ville ou d’un type de cible. Ce sont souvent ces nuances qui font la différence quand on prépare une arborescence de site ou un calendrier de contenus.
Les inconvénients de l’outil
Là où il devient insuffisant pour le SEO, c’est sur la partie “difficulté” et concurrence organique. L’outil de planification ne vous indique pas :
- La difficulté de se positionner sur un mot clé en résultats naturels (pas d’équivalent du Keyword Difficulty de SEMrush ou d’autres outils).
- Le nombre de pages déjà bien optimisées sur ce sujet, ni de métrique type “allintitle” montrant combien de pages existantes utilisent déjà le mot clé dans leur balise title.
- Le profil des pages qui sont déjà positionnées : sites d’autorité, grands médias, marketplaces, blogs de niche, etc.
Autrement dit, vous avez une idée du volume et du coût publicitaire, mais quasiment aucune information sur la concurrence SEO réelle. C’est typiquement ce qui manque pour décider :
- si un mot clé est atteignable avec votre site,
- s’il vaut mieux viser une expression plus longue (longue traîne),
- ou s’il faut prévoir un travail de fond sur le contenu et la popularité.
Les alternatives gratuites pour la recherche de mots clés
Si vous ne disposez pas encore de budget pour un outil payant, vous pouvez enrichir vos recherches avec quelques ressources gratuites.
Suggestions et recherches associées de Google
En tapant une requête dans Google, vous voyez apparaître des suggestions dans la barre de recherche, puis des recherches associées en bas de page.
Ce sont des formulations réelles, utilisées par les internautes. Elles sont précieuses pour repérer :
- des questions fréquentes,
- des variantes de vos mots clés principaux,
- des angles d’articles complémentaires.
Les blocs de type “Autres questions posées” (People Also Ask) jouent le même rôle : ce sont des questions que les utilisateurs se posent vraiment.
Les données de votre Search Console
Si votre site est en ligne depuis quelque temps, connectez-vous à Google Search Console. Dans le rapport “Performances”, vous retrouvez les requêtes qui déclenchent l’affichage de vos pages, avec des impressions et des clics.
Ces données sont souvent sous-exploitées. Elles vous permettent de :
- repérer des expressions où vous apparaissez déjà, mais en bas de première page ou en deuxième page,
- enrichir un contenu existant pour mieux répondre à certaines requêtes,
- identifier des idées d’articles à partir de requêtes récurrentes.
UberSuggest
Ubersuggest ajoute une première couche de données chiffrées. Dans sa version gratuite, il limite le nombre de recherches quotidiennes, mais il reste intéressant pour obtenir des estimations de volume, repérer des idées de mots clés proches et voir, grossièrement, la difficulté d’une requête. Pour un site en phase de lancement, c’est souvent suffisant pour valider ou écarter une expression.
AnswerThePublic
AnswerThePublic travaille autrement : il se concentre sur les questions, les prépositions et les expressions longues autour d’un mot clé. En entrant un terme générique, on découvre la manière dont les internautes le combinent avec “comment”, “pourquoi”, “quel”, “avec”, “sans”, etc. C’est un excellent point de départ pour construire des contenus pédagogiques ou des articles qui répondent à des problématiques très précises.
Les outils payants : quand passer à la vitesse supérieure
Au-delà d’un certain stade, vous allez ressentir les limites du planificateur et des outils gratuits. C’est souvent le cas quand :
- vous publiez régulièrement,
- vous avez déjà traité les sujets évidents,
- vous voulez prioriser vos efforts de manière plus fine.
Les outils payants apportent alors des briques qui manquent à Google Ads.
Ce que vous apporte SEMrush
Par rapport au planificateur, un outil comme SEMrush va vous fournir :
- Le KD – Keyword Difficulty – : un indicateur de difficulté du mot clé, qui tient compte de la concurrence en résultats naturels.
- Une analyse détaillée des pages déjà positionnées : titres, type de pages, autorité.
- Des idées de sujets connexes, regroupées en clusters, pour construire des cocons de contenus.
- Une vision globale de la stratégie de mots clés de vos concurrents.
Concrètement, cela change la manière de travailler. Vous ne vous contentez plus de choisir des mots clés “par intuition”. Vous pouvez :
- identifier des requêtes accessibles à court terme,
- repérer des “pépites” : expressions avec un potentiel correct et une difficulté raisonnable,
- planifier un développement progressif : d’abord des sujets de longue traîne, puis des termes plus concurrentiels.
De mon côté, SEMrush est l’outil que j’utilise pour passer de “liste brute de mots clés” à “plan d’attaque SEO”. Le planificateur de Google Ads reste utile pour une première exploration. SEMrush prend le relais pour :
- mesurer la difficulté,
- regarder qui est déjà en place,
- décider de la priorité des sujets.
Et après ? Où placer vos mots clés sur votre site ?
Une fois votre liste de mots clés affinée, la question que j’entends souvent en formation est : “Je les mets où, maintenant ?”.
L’idée n’est pas d’“empiler” les mots clés, mais de les associer à des pages précises.
Associer des groupes de mots clés à des pages
Reprenez vos groupes de mots clés par thématique (par exemple : diagnostic amiante, diagnostic électricité, diagnostic DPE). Chaque groupe doit pointer vers :
- une page de service,
- ou un ensemble d’articles,
- parfois une catégorie de produits.
Vous pouvez ensuite répartir les expressions d’un même groupe entre :
- le titre de la page,
- la balise title,
- les intertitres (H2, H3),
- le corps du texte,
- le maillage interne (liens entre vos contenus).
L’objectif est que chaque page traite clairement un sujet, avec un vocabulaire proche de celui utilisé par vos visiteurs.
Penser aussi au maillage et aux contenus annexes
Certaines expressions issues du planificateur se prêteront mieux à des articles de blog (questions, objections, angles pédagogiques) qu’à des pages de vente. D’autres serviront pour des contenus de type FAQ, tutoriels, guides pratiques.
La recherche de mots clés n’est donc pas une étape isolée : elle nourrit directement votre structure de site, votre éditorial, et votre stratégie de liens internes.
Questions fréquentes à propos du planificateur de mots clés Google
Faut-il un compte publicitaire payant pour accéder au planificateur ?
Un simple compte Google Ads suffit. Google pousse à la création de campagnes, mais vous pouvez accéder au planificateur sans investir de budget conséquent.
Puis-je me contenter du planificateur pour un petit site ?
Pour un site en démarrage, dans un secteur peu concurrentiel, il peut suffire pour les premières pages. Dès que la concurrence augmente ou que vous publiez régulièrement, un outil payant apporte une vraie valeur.
Que faire quand les volumes de recherche indiqués sont faibles ?
Un volume faible ne veut pas dire “inutile”. Pour des sites de niche, des requêtes peu tapées mais très ciblées peuvent très bien convertir. Il faut simplement accepter que le trafic potentiel sera limité, et miser sur un ensemble de contenus cohérents.
Combien de temps consacrer à la recherche de mots clés ?
Pour un petit site vitrine, quelques heures de travail structuré peuvent déjà faire une différence. Dans une logique de blog ou de e-commerce, c’est un travail récurrent : on affine, on enrichit, on ajuste en fonction des résultats.