Vous cherchez un hébergement web écologique. Vous attendez sans doute un podium clair, des labels rassurants, un “100 % vert” bien visible.
Le meilleur choix pour le climat n’est pas toujours celui qui affiche le plus de feuilles vertes. En France, un mix énergétique très bas-carbone peut battre un “100 % énergie renouvelable” mal apparié aux heures de pointe. Un PUE (Power Usage Effectiveness) solide vaut mieux qu’une promesse floue. Une chaleur réutilisée dans un réseau urbain compte plus qu’un joli badge.
Pour vous guider dans le choix d’un hébergeur web éco-responsable sans pour autant devenir spécialiste RSE ou data analyst, découvrez :
- mon podium 2025 des meilleurs hébergements web écologiques,
- une définition de ce qu’est un hébergeur web “écologique” en 2025,
- les critères qui comptent (impact carbone réel, énergie renouvelable prouvée, efficacité, eau, chaleur réutilisée, circularité, transparence),
- un comparatif synthétique de trois hébergeurs web ayant une approche éco-responsable,
- les fiches détaillées de ces trois hébergeurs « écolos » et leurs alternatives,
- une check-list anti-greenwashing.
Le podium 2025 des hébergeurs web “écologiques”
🥇Datacampus
Poitiers, France — Refroidissement par immersion + sobriété d’infrastructure + entreprise à mission
✅ Refroidissement par immersion => moins de besoins auxiliaires => PUE 2024 < 1,03,
✅ 100% énergie renouvelable européenne,
✅ Consommation d’eau contenue + réutilisation de la chaleur fatale,
✅ Vision stratégique durable et éco-responsable dès les années 2000,
✅ Souveraineté des données,
✅ Certifiée Positive Company.
❌ Pas d’offres commerciales pour les sites à faible trafic
💡En mesure de fournir les données réelles de consommation électrique de VPS auprès de ses clients et d’accompagner des tests pilotes
🥈 Infomaniak
Basé à Genève, Suisse — Energie renouvelable locale + valorisation chaleur
✅ PUE ≈ 1,09 pour le Data Center le plus récent (D4, canton de Genève)
✅ 100% énergie renouvelable certifiée,
✅ 100% de réutilisation de la chaleur fatale,
✅ Pas de climatisation supplémentaire dans D4,
✅ Certifiés ISO 14001 et ISO 50001, audités par SGS.
💡BCorp depuis 2025
🥉 OVH
Plusieurs data centers en France — Pour un impact bas carbone réel en priorité
✅ CUE Gravelines = 50 g COeq/kWh IT en 2024,
✅ PUE entre 1,10 et 1,30 selon les Data Centers,
✅ WUE entre 0,24 et 0,29 L/kWh IT grâce à son refroidissement à eau en boucle fermée déployé depuis 2003,
✅ Part d’électricité renouvelable en hausse REF ≈ 77% en 2024,
✅ Certifiés ISO 14001 et ISO 50001,
✅ Sobriété matérielle par le réemploi composants et bâtiments.
❌ Généralisation de la réutilisation de chaleur fatale en cours
💡Publication des KPI européens en ligne
Les alternatives possibles pour un hébergement web éco-responsable
PlanetHoster (data center à Paris)
- 100% énergie renouvelable déclarée (mais pas certifiée),
- PUE France ≈ 1,20 (année ?)
- WUE France ≈ 1,63 L/kWh IT.
Ikoula (data centers à Eppes et Reims)
- Certifiés ISO 50001,
- Gamme de serveurs reconditionnés.
Qu’est-ce qu’un hébergeur web “écologique” ?
En cherchant des fournisseurs d’hébergement écologique, je suis rapidement tombée sur des offres d’hébergeurs avec un site internet aux couleurs vertes et beaucoup de « blabla » autour de la thématique 100% vert.
Mais un hébergeur “écologique” n’est pas celui qui l’affirme en se disant vert, c’est celui qui prouve, avec des chiffres récents et vérifiables, qu’il réduit concrètement ses impacts. Pas de promesse vague. Des indicateurs concrets, par datacenter et par année, que l’on peut vérifier.
En clair, un hébergeur web écologique :
- Réduit les émissions liées à la consommation électrique de ses datacenters et les mesure via le CUE (Carbon Usage Effectiveness). Version Location Based pour le réel du réseau local, version Market Based pour la part couverte par des contrats (GO*/PPA**),
- Améliore l’efficacité énergétique du bâtiment et des auxiliaires avec un PUE (Power Usage Effectiveness) bas et suivi dans le temps,
- Maîtrise l’eau utilisée pour le refroidissement et publie un WUE (Water Usage Effectiveness) explicite, en tenant compte du stress hydrique local,
- Achète ou produit une énergie renouvelable traçable et le prouve via un REF (Renewable Energy Factor) détaillant GO, PPA et production sur site ; quand c’est possible, vise l’appariement 24/7,
- Réutilise la chaleur quand son implantation s’y prête, avec un ERF (Energy Reuse Factor) et des MWh réellement livrés au réseau urbain environnant,
- Allonge la durée de vie du matériel, répare, réemploie, recycle. L’Analyse du Cycle de Vie du parc compte, pas seulement l’opérationnel,
- Publie, audite et standardise : ISO 50001/14001, EU Code of Conduct, reporting EED pour les sites concernés, bilans GES structurés.
* Les GO (Garantie d’Origine) sont des certificats électroniques qui prouvent qu’1 MWh d’énergie a été produit à partir d’une source donnée. Ils sont émis par un organisme national, transférable puis annulé pour pouvoir revendiquer la consommation correspondante.
** Les PPA (Power Purchase Agreement) correspondent à un contrat d’achat d’électricité à long terme entre un producteur (souvent hydro-électrique, éolien ou solaire) et un acheteur, généralement entre 5 et 20 ans.
Ce que ce n’est pas :
- Un “100 % vert” sans certificats annulés (GO) ni détails de PPA,
- Un REF calculé au niveau pays au lieu du site du datacenter,
- Un PUE global non daté ou non comparable au climat local,
- Une “neutralité carbone” qui repose uniquement sur des compensations,
- Des labels non vérifiables ou des icônes marketing à la place de rapports.
📌 Eco-conception de services numériques : pourquoi l’hébergement compte
Le RGESN cible l’empreinte des terminaux, des réseaux et des centres de données : l’hébergement est donc l’un des trois leviers concrets.
Choisir un data center bas-carbone et efficace (PUE mesuré) abaisse l’impact à la source. Demander des preuves publiques par data center — PUE annuel, part d’électricité renouvelable, éventuelle chaleur réutilisée — simplifie votre documentation RGESN et vos rapports RSE.
Alignez ce choix avec un site éco-conçu pour réduire aussi les kWh côté réseau et terminaux. Vous obtenez un service plus sobre, des preuves traçables, une conformité plus simple.
Les critères éco-responsables qui comptent vraiment
Voici en détail six critères pour vous aider à classer les offres des hébergeurs, détecter le vernis greenwashing et choisir un hébergement réellement écologique.
1 – Climat : CUE (LB/MB)
Le CUE mesure les émissions de CO₂ par kWh utile aux serveurs. En version location-based (LB), il reflète le mix du réseau local : c’est l’impact “dans la vraie vie”. En version market-based (MB), il intègre les contrats d’énergie (GO/PPA).
Pour interpréter sa valeur : visez un CUE LB bas d’abord ; utilisez le CUE MB pour vérifier la cohérence des revendications.
Repères utiles : < 50 g CO₂/kWh IT excellent ; 50–150 bon ; > 300 à éviter.
À demander : les valeurs par site de datacenter précis, année, PUE et facteur CO₂ utilisés.
2 – Énergie renouvelable prouvée : REF, GO, PPA, 24/7
Le REF indique la part de la consommation d’électricité couverte par des énergies renouvelables traçables : GO annulées, PPA signés, production sur site.
Privilégiez les PPA qui financent de nouvelles capacités (additionalité). Le 24/7 aligne, heure par heure, conso et production verte.
Interprétez ainsi : REF ≥ 80 % avec preuves solides ; bonus si appariement 24/7 et PPA additionnels.
À demander idéalement : volumes par site, copies d’annulation GO, résumé PPA (technologie, pays, période).
3 – Efficacité énergétique
Le PUE relie l’énergie totale du site à l’énergie utile IT. Il répond à la question « pour 1 kWh utile aux serveurs, combien consomme le bâtiment du data center au total ? ». 1,20 = 1 kWh pour l’IT + 0,20 pour le refroidissement, l’éclairage, etc. Plus il se rapproche de 1, mieux c’est.
Interprétez ainsi : ≤ 1,1 excellent, ≤ 1,30 très bon, 1,30–1,50 correct, > 1,50 à optimiser. Cherchez une tendance qui baisse sur 2–3 ans.
À demander : PUE mesuré sur l’année passée, par site, méthode de mesure.
4 – Ressources et valorisation locale : WUE + ERF/ERE
Le WUE est l’indice d’efficacité d’usage de l’eau et s’exprime en litres d’eau par kWh IT. Cette eau peut être utilisée pour l’humidification, les tours aéroréfrigérantes/adiabatiques, l’appoint des boucles d’eau, le nettoyage, etc.
Regardez la disponibilité locale en eau : un WUE faible pèse davantage en zone sèche.
Comparez la sobriété en eau de différentes solutions de refroidissement (boucle fermée / free cooling air / évaporatif)
Comment l’interpréter ?
Plus c’est bas, mieux c’est pour l’eau… mais attention au compromis avec l’énergie :
Un WUE quasi nul (refroidissement à air, boucle fermée) peut s’accompagner d’un PUE plus élevé, donc potentiellement plus d’électricité et d’émissions.
Un refroidissement évaporatif peut réduire le PUE (bonne efficacité énergétique) au prix d’un WUE plus haut (plus d’eau).
Repères (ordre de grandeur, indicatifs)
- 0,00–0,10 L/kWh : très économe en eau (boucles fermées, free cooling, pas d’adiabatique).
- ~0,2–0,5 L/kWh : sobre / équilibré.
- >1 L/kWh : usage d’eau important (forte évaporation, clim adiabatique intensive).
Quant à l’ERF, il mesure la part de l’énergie totale consommée par le data center qui est effectivement réutilisée à l’extérieur du périmètre (ex. chauffage urbain d’immeubles voisins). . L’ERF n’abaisse pas la conso électrique du site en soi ; il indique combien d’énergie “fatale” sert ailleurs
En pratique, quelles informations demander à un hébergeur ?
- La valeur ERF (année, site précis) et les MWh réutilisés.
- Où va la chaleur (réseau de chaleur, bâtiment tiers), et comment c’est mesuré/contractualisé.
5 – Matériel et cycle de vie : ACV, réemploi, déchets
Une partie de l’empreinte d’un hébergement vient de la fabrication et de la fin de vie des équipements. Les solutions pour la limiter : allonger la durée de vie des serveurs, augmenter le réemploi, gérer les DEEE via des filières certifiées.
Piste d’interprétation : dans un pays comme la France où l’électricité est décarbonée, l’ACV peut dépasser l’usage ; un programme de réemploi change la donne.
À demander à son hébergeur : âge médian du parc, % reconditionné, filière DEEE…
6 – Transparence et conformité : données, normes, audits
En Europe, les hébergeurs avec data centers ≥ 500 kW doivent mesurer et déclarer des indicateurs (PUE, WUE, REF, ERF) dans une base européenne. Cette obligation découle de la directive Energie (EED 2023/1791) et de son règement qui pose une méthodologie commune et crée un schéma européen de notation des data centers.
Un hébergeur « écolo » en Europe déclare donc (au moins de façon agrégée) ces KPI et sait les expliquer.
Il peut aussi participer volontairement au Code de Conduite Européen pour l’efficacité énergétique des data centers (EU CoC) ou des pratiques équivalentes auditables.
Enfin, des cerfications comme l’ISO 50001 (management de l’énergie) et l’ISO 14001/EMAS (management environnemental) renforcent la crédibilité des engagements.
Pas de données publiées = pas de confiance ; privilégiez les preuves téléchargeables !
Déceler le greenwashing des hébergeurs web qui se disent verts
Stop au vernis marketing vert ! Il s’agit de chercher des preuves plutôt que de croire des promesses. Ce qui suit pointe les signaux d’alerte les plus fréquents. Si vous avez un doute, contactez l’hébergeur pour en savoir plus.
“100 % vert” sans preuve.
Un slogan ne suffit pas. Vous devez voir des documents concrets : certificats de Garantie d’Origine annulés, résumés de PPA, périodes couvertes. Sans pièces, considérez la promesse comme non fondée.
REF calculé au niveau pays, pas au niveau du site.
Un pourcentage national ne dit rien à propos d’un data center précis.
PUE/WUE globaux, non datés… ou “instantané record”.
Un PUE “au meilleur moment” n’a pas de valeur pour décider. Idéalement, il faudrait exiger des moyennes annuelles par site et la méthode de mesure. Sans date ni localisation, la comparaison devient impossible.
“Neutre en carbone” via compensations uniquement.
Compenser n’efface pas une électricité carbonée. Regardez d’abord l’empreinte réelle (CUE LB) et les efforts de réduction, puis la part résiduelle éventuellement compensée.
Logos et labels non vérifiables.
Un pictogramme “eco” n’est pas un audit. Idem pour un site de couleur verte. Seuls les normes et quelques labels sont valables.
“Zéro eau”, “zéro émission” sans méthode.
Les absolus appellent une preuve solide. Si l’hébergeur revendique zéro, il doit publier la méthodologie de calcul et les hypothèses. À défaut, classez l’affirmation comme marketing.
Chaleur réutilisée… sans ERF ni MWh livrés.
Parler de récupération de chaleur ne suffit pas. Cherchez un ERF publié et des MWh réellement livrés à un réseau ou à un bâtiment tiers, idéalement sous contrat.
Silence ou flou quand vous demandez les données.
Refus, réponses vagues, renvoi vers une page marketing : c’est un signal. Un acteur solide devrait pouvoir artager un tableau par site et par année avec PUE, WUE, REF, ERF, CUE_LB/MB.
Comparatif des hébergeurs web écologiques
Un peu plus détaillé que le podium au début de l’article, voici un tableau comparatif des hébergeurs DataCampus, Infomaniak et OVH.
Les valeurs reprennent les derniers chiffres publics disponibles, par site et par année quand c’est publié : PUE, WUE, CUE, part d’électricité renouvelable (REF), réemploi matériel, ISO 14001/50001, KPI publiés, plus un bonus de contexte. Quand une donnée manque, c’est indiqué pour vous aider à demander la source au fournisseur.
Pour encore plus d’informations, consultez les fiches détaillées au paragraphe suivant.
| Datacampus | Infomaniak | OVHcloud | |
| Site | DC Poitiers Futuroscope | DC Genève D4 (2025) | DC France : Gravelines/Roubaix/Strasbourg |
| PUE | < 1,03 Année 2024 | 1,09 Dernier chiffre publié. Année ? | GRA 1,22 · RBX 1,29 · SBG 1,21 Chiffres 2024 |
| WUE (L/kWh IT) | Non publié mais très faible Refoidissement par immersion | Non publié Sans eau additionnelle | GRA 0,13 · RBX 0,39 · SBG 0,57 Chiffres 2024 |
| CUE | Non publié Faible car CUE=PUExfacteur CO2 hydro-électricité locale | Non publié Faible car REF 100% | GRA 0,067 · RBX 0,077 · SBG 0,069 kgCO₂/kWh IT en 2024 |
| REF (GO / PPA / 24-7) | 100 % via GO Preuves à fournir | 100 % 24/7 à documenter | GRA 100% · RBX 100% · SBG 100% 24/7 non généralisé Chiffres 2024 |
| Reused component ratio | Non publié | Non publié | 27 % Chiffres 2024 |
| Certification ISO 14001 | Non | Oui | Oui (Gravelines 11/2023) Extension en cours |
| Certification ISO 50001 | Non | Oui | Oui — DC France depuis 11/2021 |
| KPI européens publiés /année | Non publiés Communiqués aux clients | Partiellement publiés PUE, chaleur réutilisée + bilans GES publics | Tableaux PUE/WUE/CUE/REF par DC |
| Bonus | Certifiée Positive Company Souveraineté des données Vision stratégique long-terme | Chaleur fatale réutilisée à 100% Démarche B Corp | Part d’électricité renouvelable en hausse Feuille de route jusque 2030 Outils de mesure d’empreinte |
Les trois hébergeurs web les plus écologiques en détail
Je détaille ci-dessous quelques informations sur le trio des hébergeurs les plus écoresponsables. La plupart des chiffres sont disponibles dans le tableau comparatif du paragraphe précédent.
Pour rappel, je n’ai pas de formation RSE, seulement une solide formation scientifique. Préoccupée par le réchauffement climatique et révoltée par certaines affirmations douteuses de la part des « élus écologistes », je me base sur des chiffres factuels et/ou des clarifications obtenues par échange mail ou téléphonique.
🥇 Datacampus : refroidissement par immersion et sobriété énergétique
Pourquoi 1er sur le podium ?
Pour le PUE le plus faible, pour leurs choix techniques, par le fait d’être labellisée « entreprise à mission » et pour toutes les explications aimablement fournies au téléphone par M. Richard Béguier, responsable du développement commercial chez DataCampus.
Chiffres à retenir :
- PUE 2024 < 1,03 – le plus faible de tous les hébergeurs analysés-,
- Le WUE n’est certes pas publié mais sa valeur reste très faible puisque la technologie de refroidissement mise en oeuvre n’en consomme que très peu,
- REF = 100% grâce à un contrat local d’électricité d’origine hydro-électrique,
- CUE non calculé,
- Chiffres précis de consommation électrique des VPS disponibles pour les clients.
Des choix techniques et sociétaux audacieux
Dès les années 2000 et bien avant les règlementations obligatoires, Datacampus a opté pour l’éco-conception de ses bâtiments hébergeant les serveurs.
En 2021, la mise en oeuvre du refroidissement des serveurs par immersion a réduit la consommation d’énergie pour les auxiliaires d’environ 30% et a simplifié les infrastructures. Autre avantage : l’empreinte au sol des salles de serveurs est réduite de 50% par rapport à celles à refroidissement traditionnel.
Datacampus est aussi le premier hébergeur web français qui revendique et obtient le statut d’entreprise à mission. Avec une préoccupation pour l’environnement et l’humain déjà ancrée dans son ADN depuis plusieurs décennies, l’entreprise familiale confirme ainsi sa volonté de poursuivre des orientations stratégiques écoresponsables et positives pour les citoyens.
Sobriété administrative : l’énergie humaine au service de l’exploitation
On pourrait reprocher à Datacampus de ne pas « être » ISO 50001 et ISO 14001 mais c’est tout simplement un choix de la part de sa direction qui préfère concentrer ses ressources humaines au service de l’innovation et de l’exploitation plutôt qu’au passage d’audits de certifications.
Références
Datacampus figure évidemment au catalogue de « The Green Web Foundation » mais surtout, l’entreprise héberge les sites de l’ADEME, Agence de la Transition Ecologique.
Le seul défaut
Pas d’offre d’hébergement mutualisé : ce n’est pas leur coeur de métier.
🥈 Infomaniak : énergie renouvelable locale
Pourquoi 2ème sur le podium ?
Grâce à la combinaison PUE≈ 1,09 pour le datacenter genevois le plus récent + électricité d’origine hydro-électrique traçable + chaleur fatale réutilisée à 100% dans un réseau thermique urbain – l’équivalent de 6000 foyers en moyenne -, le tout sans consommation d’eau supplémentaire.
Certifications et gouvernance
ISO 14001 (environnement), ISO 50001 (management de l’énergie), ISO 27001 (sécurité), B Corp depuis 2025, on ne pourra pas reprocher à Infomaniak le manque de certifications !
B Corp est un label international qui certifie les entreprises engagées à la fois sur le plan environnemental, social et gouvernance.
Transparence des chiffres
Tous les indicateurs européens ne sont pas publiés de façon détaillée par Infomaniak mais l’hébergeur suisse publie de façon transparente la hausse de son bilan GES – émissions de gaz à effet de serre en 2023 (+172,8 % / 2022). L’entreprise l’explique par un nouveau modèle de calcul plus complet et par l’achat de serveurs pour le DC D4 (donc davantage d’empreinte de fabrication prise en compte). C’est du CO₂ “amont” sans lien avec le calcul du PUE.
A surveiller
La Suisse envisage une révision de sa loi sur la surveillance des communications (VÜPF) et des acteurs comme Proton ont mis en garde contre une atteinte grave à la vie privée.
Pourtant, pas d’équivalent au Patriot Act à l’horizon. La Suisse dispose d’un cadre solide de protection des données (FADP), entré en vigueur en 2023, et globalement aligné sur le RGPD, avec des exigences comme “privacy by design” et des contrôles fondés sur la nécessité et la proportionnalité. Un ensemble législatif complexe (IntelSA, Code pénal, procédures d’entraide judiciaire internationale)gère les éventuelles demandes d’accès dans un cadre encadré et transparent.
🥉 OVH : bas carbone réel
Pourquoi 3ème sur le podium ?
Parce que même si les PUE par data center français évoluent entre 1,21 pour le meilleur et 1,29 pour le pire en 2024, les valeurs de WUE sont elles très faibles (grâce à un refroidissement à eau en boucle fermée) comparées à celles des autres hébergeurs qui se disent verts.
Ensuite, OVH est l’hébergeur qui publie le plus de KPIs publiquement et l’information est facilement accessible. Evidemment, ça ne signifie pas que les résultats sont excellents mais je valorise cette transparence.
Des projets de réutilisation de la chaleur fatale existent, mais la généralisation reste à suivre.
La part d’électricité renouvelable est en hausse régulière et sera à scruter dans le prochain rapport.
Enfin, OVH mise aussi sur la sobriété matérielle avec le réemploi de certains composant et la réutilisation de bâtiments.
VErdict
Si vous visez l’impact carbone de votre hébergement, vous pouvez envisager OVH ou un revendeur comme EasyHoster sans souci.
En revanche, si vous êtes focalisé sur le 100% énergie renouvelable, l’appariement 24/7, etc. il vous faudra les contacter.
Les autres hébergeurs verts possibles
PlanetHoster – bas carbone réseau mais WUE élevé
Les atouts de PlanetHoster : data centers en Ile de France, donc CUE_LB a priori favorable grâce au mix électrique bas-carbone.
Les limites à connaître :
- Pas de CUE fourni pour le site parisien malgré notre demande,
- WUE ≈ 1,63 L/kWh IT en France, ce qui traduit un usage d’eau important pour le refroidissement,
- Les informations disponibles sur leur site internet restent peu exploitables en l’absence d’éléments chiffrés, prouvés et validés,
- Certifiés ISO 27001 (management de la sécurité des systèmes d’informations) mais pas de certification ISO 50001 ou 14001 (en tout cas, pas communiquée en 2025).
Ikoula – ISO 50001, serveurs reconditionnés mais KPI à obtenir
Les atouts d’Ikoula :
certifié ISO 50001 pour le management de l’énergie mais pas d’ISO 14001 annoncée. data centers en Ile de France, donc CUE_LB a priori favorable grâce au mix électrique bas-carbone.
- Certifié ISO 50001 pour le management de l’énergie mais pas d’ISO 14001 annoncée,
- Point fort côté circularité : possibilité de louer des serveurs reconditionnés,
- Hébergement en France : CUE LB a priori favorable grâce au mix bas-carbone.
Les points de vigilance : aucun KPI publié à ce stade.
Choix éventuellement pertinent si vous valorisez le réemploi matériel et si vous êtes prêt à exiger les chiffres avant engagement.
Ecoconception du site : l’autre moitié de l’impact
Choisir un hébergement écoresponsable réduit l’empreinte côté data center. Le travail n’est pas fini pour autant. Un site web consomme de l’énergie à chaque visite : sur le serveur, sur le réseau, sur l’appareil de l’utilisateur. Un site lourd transforme chaque page vue en kWh inutiles.
L’écoconception de site web vise le service rendu avec le minimum de données et de calculs. Moins de requêtes, moins de scripts bavards, moins de mégaoctets qui traversent le réseau. Le résultat ne se limite pas à l’environnement : pages plus rapides, meilleure accessibilité, coûts d’infrastructure plus stables.
Hébergeur “vert” et site sobre forment un duo indissociable. L’un abaisse l’empreinte structurelle, l’autre réduit l’empreinte d’usage. Vous sécurisez la performance, vous réduisez vos coûts, vous donnez du sens à votre démarche RSE.
Passer à l’action : choisir son hébergeur web écologique
Vous n’avez ni équipe RSE ni temps pour chercher toutes les informations, contacter les hébergeurs, etc. Voici comment choisir rapidement un hébergement web éco-responsable.
Soit vous privilégiez un impact carbone faible :
Hébergez en France (ou en Suisse). Ces réseaux sont peu carbonés. Cherchez une mention simple du PUE inférieur à 1,2–1,3 sur le site de l’hébergeur. S’il n’y a pas de chiffre, gardez l’indice “refroidissement à eau en boucle fermée” ou “free-cooling” ou encore mieux « refroidissement par immersion », puis passez votre chemin si tout reste flou. Vous réduisez ainsi l’empreinte carbone de votre site sans passer des heures à demander des justificatifs.
Soit vous privilégiez les sources d’énergies renouvelables :
Théoriquement, vous devriez chercher une preuve : une page publique ou un PDF qui précise la part d’électricité renouvelable (REF) pour le data center visé, idéalement via Garanties d’Origine ou PPA (au moins un lien vers une source documentaire). Pas besoin d’appariement 24/7 pour démarrer ; un REF annoncé élevé suffit pour orienter le choix.
Vous hésitez ? Choisissez votre hébergeur comme un logement — l’adresse d’abord (le lieu et ainsi une estimation de son impact carbone), puis les charges (efficacité et part d’énergie renouvelable).
FAQ
Non. Le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable. Néanmoins, il reste bas-carbone, ce qui réduit bien le CUE “réel” en France. Si votre priorité est le climat, l’hébergement en France aide. Si vous visez la part d’énergie renouvelable (REF), intéressez-vous à la part couverte par certificats (GO) ou contrat d’achat (PPA).
Le PUE (Power Usage Effectiveness) mesure l’efficacité du data center : énergie totale ÷ énergie des serveurs. Plus il est proche de 1, mieux c’est.
Le CUE mesure les émissions par kWh utile. Il dépend du lieu (location-based) et/ou des contrats d’énergie (market-based).
En résumé, PUE = efficacité ; CUE = climat.
Pas forcément. Un site “100 % renouvelable” annuel peut encore s’alimenter aux heures où le réseau électrique brûle du gaz, du fioul ou du charbon.
POur un datacenter situé en France, cela reste un choix raisonnable dans la mesure où le facteur CO2 moyen est faible (32 g CO2eq/kWh produit en 2023). En Allemagne, ce facteur frôle les 300 g CO2eq/kWh produit ce qui laisse imaginer des pics très élevés certaines heures.
Si c’est votre critère de choix, vérifiez la localisation du datacenter et la qualité des contrats : certificats (GO), PPA, voire appariement 24/7.
Pas obligatoirement. Un PUE qui passe de 1,30 à 1,20 baisse la facture électrique d’environ 8 % du total (pour 100 000 kWh IT/an, ~10 000 kWh économisés). Les PPA peuvent aussi stabiliser le prix de l’électricité. Côté performance, free-cooling et immersion respectent les températures cibles ; la latence dépend surtout du réseau et du CDN.
Moins d’énergie pour refroidir, donc un PUE plus bas. L’usage d’eau chute aussi. L’impact exact dépend de la mise en œuvre et de la mesure annuelle. Demandez la valeur PUE et, si disponible, un WUE ou une mention claire “sans eau additionnelle”.
C’est un plus pour le territoire : la chaleur du data center peut chauffer des logements ou des équipements publics. L’ERF n’abaisse pas vos kWh côté serveur, mais il évite des kWh ailleurs. Si un réseau de chaleur existe et que des MWh livrés sont publiés, valorisez ce point.
Méfiez-vous des “100 % vert” sans preuve, des PUE/WUE non datés, des moyennes globales au lieu du site, des “zéro émission/eau” sans méthode, des logos non vérifiables. Pas de données, pas de confiance.